C’est un monstre. Un serpent de mer. L’un des jeux les plus attendus et les plus redoutés de cette décennie. On parle d’un titre qui porte sur ses épaules l’héritage d’un des plus grands phénomènes de survie de l’histoire du jeu vidéo, tout en promettant de tout réinventer. Ce projet, c’est Ark 2.
Depuis son annonce fracassante aux Game Awards 2020, avec un Vin Diesel plus vrai que nature, Ark 2 est devenu une arlésienne, un fantasme de joueur, un générateur de hype et de débats sans fin. La suite du jeu qui a redéfini notre vision du « farm » de dinosaures se fait désirer, et chaque année de silence ne fait qu’augmenter la pression.
Mais alors, où en est-on ? Après des reports à répétition et le lancement controversé de son « petit frère » remasterisé, quand pourra-t-on enfin mettre les mains sur cette suite ? On a sorti nos pioches en métal, on a analysé le moindre pixel des trailers, et on vous livre le dossier le plus complet sur le futur mastodonte de Studio Wildcard.
Sortie d’Ark 2 : pourquoi 2027 est notre meilleur espoir
Commençons par la question qui torture les 20 millions de propriétaires du premier jeu : quand sortira Ark 2 ? Soyons aussi directs qu’un T-Rex affamé : aucune date de sortie précise n’a été gravée dans le métal Tek.
C’est le flou le plus total, et c’est devenu la marque de fabrique du studio. Le jeu a d’abord été annoncé pour 2023. Puis il a été repoussé à « fin 2024 ». Puis, face au défi colossal que représente l’Unreal Engine 5, la date a glissé vers « fin 2025 ». Mais soyons honnêtes et réalistes : personne ne croit plus à cette date. Le lancement chaotique de Ark: Survival Ascended (le remaster UE5 du premier jeu) a prouvé une chose : Studio Wildcard a énormément de mal à maîtriser sa nouvelle technologie.
De mon point de vue, et c’est une estimation personnelle basée sur l’état actuel de l’industrie et les casseroles du studio, une sortie en 2026 semble déjà très optimiste. Le studio va devoir passer toute l’année 2026 à corriger ASA et à financer la suite. Pour un jeu de l’ampleur d’Ark 2, qui promet une révolution totale, une sortie pour courant 2027 semble être le pronostic le plus réaliste et le plus sain. Cela leur laisserait le temps de ne pas répéter les erreurs du passé et de livrer un jeu à la hauteur de l’attente monumentale. La patience est une vertu que tout joueur d’Ark a déjà dû apprendre dans la douleur.
C’est quoi Ark 2 ? Vin Diesel, des dinos et une nouvelle planète
Pour comprendre l’attente autour d’Ark 2, il faut se souvenir du premier. Ark: Survival Evolved, sorti en 2015, n’était pas un jeu, c’était un mode de vie. Un jeu de survie impitoyable, buggé jusqu’à la moelle, mais d’une richesse et d’une profondeur addictives. Se réveiller nu sur une plage, dompter son premier Dodo, construire une base en bois, puis en pierre, puis en métal, et finir par chevaucher un Wyvern en armure Tek… cette progression est légendaire. C’est ce jeu qui a posé les bases d’un empire.
Ark 2 est sa suite directe, développée par Studio Wildcard et conçue comme une expérience de nouvelle génération. L’histoire se déroule après les événements de Genesis: Part 2, l’extension finale du premier jeu. Nous atterrissons sur Arat, une nouvelle planète extraterrestre luxuriante mais tout aussi dangereuse.
Et c’est là que la star entre en scène. L’histoire sera centrée sur Santiago Da Costa, un héros légendaire dans le lore d’Ark, incarné (et produit !) par Vin Diesel. Le trailer nous l’a montré aux côtés de sa fille, Meeka (jouée par Auliʻi Cravalho, la voix de Vaiana). L’implication de Vin Diesel n’est pas un simple caméo. L’homme est un fan absolu du jeu (il aurait plus de 1000 heures sur Ark 1) et il est crédité comme Président de la Convergence Créative sur le projet. En clair, il est producteur exécutif et a son mot à dire sur la direction du jeu. C’est un gage d’implication assez fou, qui promet une dimension narrative et cinématographique bien plus poussée que dans le premier opus.
La révolution « Souls-like » : génie ou trahison ?
C’est le point le plus chaud, celui qui déchire la communauté. Si vous attendiez un Ark 1.5 avec de plus beaux graphismes, vous allez tomber de haut. Studio Wildcard a annoncé une refonte totale du gameplay, et le mot qu’ils ont utilisé a fait l’effet d’une bombe : « Souls-like ».
Fini les combats à la première personne un peu rigides, le « clic-spam » pour farmer ou se battre. Ark 2 sera un jeu exclusivement à la troisième personne. Le nouveau système de combat sera basé sur la précision, la tactique et le timing. On nous promet :
- Un système de verrouillage (lock-on) des cibles.
- Des esquives, des parades, des contres.
- Des combos et des attaques spéciales.
C’est une révolution. L’objectif est de rendre les combats (aussi bien contre les dinos que contre les humains) plus viscéraux, plus techniques et moins brouillons. L’inspiration est clairement à chercher du côté de Elden Ring ou Dark Souls.
Cette annonce a créé un schisme. D’un côté, les joueurs excités par la promesse d’un gameplay moderne et exigeant. De l’autre, les vétérans du premier Ark qui hurlent à la trahison, craignant de perdre l’aspect « sandbox » et la liberté totale qui faisaient le sel du jeu original. La question est là : comment concilier un gameplay aussi scripté et précis que celui d’un Souls-like avec la liberté de construction, de farm et d’exploration d’un jeu de survie ? C’est le pari le plus risqué de Studio Wildcard.
L’ombre d’ASA : le remaster de la discorde
Impossible de parler d’Ark 2 sans parler du drame qui a secoué 2024 : le cas Ark: Survival Ascended (ASA).
Initialement, Studio Wildcard avait promis une mise à jour gratuite vers l’Unreal Engine 5 pour les possesseurs d’Ark: Survival Evolved. Puis, rétropédalage. Le studio a annoncé qu’il ne s’agirait pas d’une mise à jour, mais d’un nouveau jeu payant : ASA, un remaster complet du premier Ark sous UE5. Pour couronner le tout, ils ont annoncé la fermeture des serveurs officiels d’Ark 1 (ASE), forçant de fait les joueurs à repasser à la caisse pour continuer à jouer sur un jeu qu’ils possédaient déjà.
La communauté a crié à la trahison, à l’arnaque pure et simple. Studio Wildcard s’est défendu en expliquant que le portage sous UE5 était trop complexe pour une simple mise à jour et que les revenus de ASA étaient essentiels pour financer le développement long et coûteux d’Ark 2.
Aujourd’hui, ASA est sorti, et son lancement a été… compliqué. Très mal optimisé, truffé de bugs, il a confirmé les craintes des joueurs : le studio ne maîtrise pas encore l’UE5. Cette affaire a laissé des traces. D’un côté, elle a peut-être sauvé financièrement Ark 2. De l’autre, elle a entamé la confiance des joueurs. Studio Wildcard n’a plus le droit à l’erreur. Ark 2 devra être irréprochable pour se faire pardonner.
Ark 2 est un projet titanesque, un pari fou. C’est une lettre d’amour à une licence culte, mais aussi une tentative audacieuse de la réinventer de fond en comble. Entre son ambition narrative portée par Vin Diesel, sa révolution de gameplay « Souls-like » et l’attente technique monstrueuse de l’Unreal Engine 5, le jeu a tout pour être le chef-d’œuvre de la décennie ou l’un des échecs les plus retentissants.
L’attente jusqu’en 2027 (ou qui sait, peut-être avant si un miracle se produit) sera une épreuve de foi. Mais une chose est sûre : le jour où Santiago posera le pied sur Arat, le monde du jeu de survie tremblera sur ses fondations.
