On a fini par ne plus y croire. C’était l’arlésienne du jeu indé, le projet qui nous faisait baver sur Kickstarter depuis des années avec ses promesses de ferme idyllique et son esthétique à tomber par terre. On attendait des nouvelles de Farm Folks, on espérait une date de sortie pour 2025… et on a reçu une claque monumentale.
Oubliez tout ce que vous pensiez savoir. Le jeu a non seulement repoussé son arrivée, mais il a carrément changé d’identité. Fini le titre bucolique qui sent bon le foin et la binette. Place à la science-fiction, aux méchas et à l’industrie lourde.
Vous êtes perdus ? C’est normal. On a épluché les derniers devlogs, analysé le changement de cap radical du studio et on vous explique pourquoi ce retard est peut-être la meilleure chose qui pouvait arriver au projet. Préparez vos tracteurs… ou plutôt vos exosquelettes.
Adieu Farm Folks, bonjour Autonomica (et rendez-vous en 2026)
C’est l’information qui a fait l’effet d’une bombe nucléaire dans la communauté « Cozy Game ». La date de sortie précise, que beaucoup espéraient pour la fin 2025, n’a toujours pas été gravée dans le marbre. Pire (ou mieux ?), le jeu a officiellement changé de nom. Ne cherchez plus Farm Folks, le projet s’appelle désormais Autonomica.
Pourquoi ce revirement ? Après des années de développement chaotique (on parle d’un silence radio inquiétant de la part des développeurs originaux Overgrown et d’une reprise en main musclée par l’éditeur Crytivo), le jeu a évolué. Il ne s’agit plus simplement de planter des choux. L’ambition a explosé.
Crytivo a décidé de marquer le coup pour signifier un « nouveau départ ». Les phases d’Alpha pour les backers (ceux qui ont soutenu le projet financièrement) ont commencé à pointer le bout de leur nez fin 2025, ce qui repousse mécaniquement la sortie de la version 1.0 grand public à courant 2026. C’est long, oui. Mais au vu de la transformation radicale du gameplay vers quelque chose de beaucoup plus complexe, ce délai semble nécessaire pour éviter la catastrophe industrielle.
Le changement de nom n’est pas anodin. « Farm Folks » évoquait une communauté rurale, un petit village tranquille. « Autonomica » sonne comme une promesse d’indépendance, de technologie et de gestion de systèmes. C’est un signal fort envoyé aux joueurs : on ne joue plus dans la même cour qu’un Stardew Valley classique.
C’est quoi ce jeu ? Quand Stardew Valley rencontre Factorio
Si vous pensiez tomber sur un énième clone d’Animal Crossing, détrompez-vous. Autonomica (ex-Farm Folks) prend le pari risqué de mélanger deux genres opposés : la simulation de vie paisible et l’automatisation industrielle hardcore.
- Le studio : c’est désormais Crytivo (connus pour le God Game The Universim) qui semble piloter le navire après les déboires avec l’équipe originale. Ils ont injecté leur savoir-faire en matière de gestion de systèmes complexes et de moteurs physiques.
- L’univers Solarpunk : c’est la grande force visuelle du titre. On oublie la ferme médiévale ou contemporaine. Ici, on est dans un futur écologique et technologique. Les éoliennes côtoient des champs de blé génétiquement modifiés, et votre maison peut ressembler à une capsule futuriste ultra-design. C’est une utopie verte où la technologie sauve la nature au lieu de la détruire.
- Le concept : vous arrivez sur une île, vous devez cultiver, élever des animaux mais surtout… construire. Le jeu vous pousse à ne pas tout faire à la main. Pourquoi arroser soi-même quand un réseau de drones et de tuyaux hydrauliques peut le faire pour vous ?
C’est là que le nom Autonomica prend tout son sens. L’objectif n’est pas juste de survivre, mais de créer une ferme qui tourne toute seule, une machine parfaitement huilée au milieu d’un paradis vert.
L’automatisation poussée à l’extrême : des tapis roulants dans mon potager ?
Ce qui distingue vraiment Autonomica de la concurrence (comme Coral Island ou Fields of Mistria), c’est cette obsession pour la machinerie et l’ingénierie. En fouillant les dernières vidéos de gameplay et les devlogs, on découvre un système qui lorgne clairement du côté de Satisfactory.
- Gestion des ressources et logistique : vous pourrez installer des tapis roulants (conveyor belts) pour transporter vos récoltes directement du champ vers les machines de transformation. Imaginez : le lait de vos vaches est aspiré, transformé en fromage, emballé et stocké sans que vous n’ayez à lever le petit doigt.
- Réseaux d’énergie : il ne suffit pas de poser une machine, il faut l’alimenter. Panneaux solaires, éoliennes, gestion des câbles… Vous devrez devenir un véritable ingénieur électricien pour que votre ferme ne tombe pas en panne sèche la nuit.
- Véhicules et Méchas : oui, vous pourrez piloter des robots pour vous aider dans les tâches lourdes ou pour explorer l’environnement. C’est une proposition unique : le plaisir de la construction « LEGO » appliqué à une ferme. Vous pouvez passer des heures à optimiser le rendement de votre usine de mayonnaise, ou simplement décorer votre salon avec un niveau de détail hallucinant (le jeu permet de personnaliser les textures de chaque meuble).
L’aspect construction est d’ailleurs bien plus poussé que dans la moyenne du genre. Vous n’êtes pas limité à une grille stricte. Les murs peuvent être placés en angle, les toits ajustés… C’est un rêve pour les architectes en herbe qui se sentaient à l’étroit dans les cases de Harvest Moon.
Le voyage temporel : le twist qu’on n’avait pas vu venir
Si l’automatisation ne suffisait pas, Autonomica cache une autre mécanique surprenante révélée récemment : le voyage dans le temps. Le jeu ne se contente pas de vous faire gérer votre lopin de terre ; il vous emmène dans le futur pour sauver le passé.
D’après les informations disponibles, le monde du jeu est persistant mais possède une timeline alternative.
- Le futur dystopique : vous pourrez voyager vers un futur sombre où votre île paradisiaque a sombré dans le chaos environnemental. Cette dimension servira de zone « PvEvP » (Joueur contre Environnement contre Joueur) ou de zone de défi hardcore.
- La boucle de gameplay : concrètement, cela signifie que vous pourrez aller chasser des « Fantômes » ou des créatures corrompues dans le futur pour ramener des technologies rares (blueprints, matériaux avancés) dans votre présent. Ces technologies vous permettront d’améliorer votre ferme pour, peut-être, éviter que ce futur sombre ne se réalise.
- Un mélange des genres audacieux : c’est un pari risqué qui promet de briser la monotonie habituelle des jeux de ferme. Reste à voir si l’équilibre entre la détente du présent (Cozy) et l’action du futur (Survival) sera maîtrisé à la sortie en 2026.
En attendant, il va falloir prendre son mal en patience. Autonomica s’annonce comme le projet le plus ambitieux du genre, mais aussi le plus complexe à finaliser. On croise les doigts pour que la récolte soit bonne et que Crytivo réussisse là où tant d’autres ont échoué !
