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Soul Reaver 1-2 Remastered (Nintendo Switch) : mon test !

Vingt-cinq ans après la sortie du premier Soul Reaver, Crystal Dynamics et Aspyr réveillent la bête. Et quelle bête. L’un des jeux les plus gothiques et cultes de l’époque PS1-PS2 revient dans une compilation remastérisée : Legacy of Kain : Soul Reaver 1 & 2 Remastered. Graphismes refaits, bonus ajoutés, et surtout… ce sentiment intact de plonger dans un univers aussi beau qu’hostile.

Mais est-ce qu’on a affaire à un simple dépoussiérage ou à un véritable hommage ? Est-ce que cette lame spectrale a encore du mordant en 2025 ? Spoiler : oui. Mais pas pour tout le monde.

Ce que j’ai adoréCe qui pique un peu
L’ambiance unique, sombre, poétiqueLa maniabilité rigide, surtout dans Soul Reaver 1
Une histoire mature et bien écrite, toujours aussi captivanteLes animations datées, parfois imprécises
Le switch visuel instantané entre version originale et remasterCertaines textures encore floues, notamment sur Nintendo Switch
Des ajouts modernes utiles (carte, boussole, mode photo, galerie)Des checkpoints parfois mal placés
Le doublage français d’origine conservéPas de nouveautés majeures côté gameplay
Une Soul Reaver toujours aussi jouissive à manierPas conseillé pour les joueurs peu habitués aux jeux rétro
La narration continue entre les deux jeux, sans coupurePas d’option de difficulté ou d’accessibilité ajoutée
Un vrai respect de l’œuvre d’origineQuelques bugs mineurs de collision ou de caméra persistants

L’histoire : Raziel, l’ange déchu de Nosgoth

Dans Soul Reaver, on incarne Raziel, un ancien lieutenant de Kain, le roi vampire. Il est trahi pour une seule chose : avoir évolué avant son maître. Alors que Kain est censé être le premier de la lignée, Raziel développe des ailes. Pour cette « offense », il est précipité dans un gouffre, et laissé pour mort.

Des siècles passent. Le monde de Nosgoth a changé. Et Raziel revient à la vie, transformé. Il n’est plus vampire. Il est spectre. Une entité spectrale en quête de vengeance. Son corps est décharné, son âme rongée, mais sa volonté intacte. Et il possède une arme : la Soul Reaver, une épée vivante qui dévore les âmes. Une extension de lui-même.

Son chemin est celui d’un damné : il va traquer un à un les autres lieutenants de Kain, ceux qui l’ont abandonné. Mais sa quête est aussi celle de la vérité. Que s’est-il passé pendant ces siècles ? Pourquoi Nosgoth est en ruine ? Et quel est le véritable rôle de Raziel dans cette histoire ?

Dans Soul Reaver 2, on enchaîne directement. Pas de pause, pas de flashback. L’histoire continue, avec des voyages temporels, des révélations encore plus tordues, et un univers qui se complexifie sans jamais perdre son âme. Ce deuxième opus va très loin dans la mythologie de la série, jusqu’à remettre en question la notion même de libre arbitre. C’est mature, c’est dense, c’est rare. Même aujourd’hui.

Les ajouts de cette version remastered

  • Une carte ! Dans le 1er jeu, on se perdait tout le temps. Là, tu peux consulter une carte et t’orienter grâce à une boussole.
  • Mode galerie avec artworks, niveaux abandonnés, fan arts… il y a du contenu à débloquer pour les curieux.
  • Traduction et doublage FR intacts, comme à l’époque. C’est précieux.
  • Mode photo pour ceux qui veulent capturer la beauté lugubre de Nosgoth.
  • Bouton pour alterner graphismes modernes et anciens en temps réel. Même en pleine cinématique.

Mon retour à Nosgoth : entre nostalgie brute et modernité fragile

J’avais joué au premier Soul Reaver sur PlayStation 1. J’étais gosse. J’en avais gardé des souvenirs flous, mais une ambiance gravée dans le crâne. La voix rauque de Raziel, la noirceur de l’univers, cette caméra capricieuse, et surtout cette manière de passer entre le monde physique et le monde spectral en un instant. Ce n’était pas juste un gimmick. C’était une mécanique de gameplay géniale.

Reprendre le jeu en 2025, avec la version remasterisée, c’est comme retrouver une relique qu’on croyait perdue. Visuellement, le lifting est réel. C’est pas un remake à la Resident Evil 2, mais le travail est là. Les textures sont propres, les effets de lumière donnent du relief, et surtout… tu peux à tout moment appuyer sur un bouton et basculer vers les graphismes d’origine. En pleine cinématique. En plein combat. C’est fou, et ça rappelle d’où on vient.

Mais ce qui m’a le plus surpris, c’est à quel point le jeu est resté fidèle à lui-même. Les sensations sont intactes. Oui, les animations sont rigides. Oui, Raziel saute comme une brique. Mais on s’adapte. Et ça fait partie du charme. On apprend à anticiper, à composer avec la lourdeur. Ce n’est pas un défaut. C’est l’ADN du jeu.

Test du gameplay : simple, brutal, mystique

Le système de combat est à la fois primitif et malin. Raziel peut utiliser des armes qu’il ramasse dans le décor : des piquets, des lances, des torches. Chaque ennemi demande une exécution spécifique. Tu peux les empaler, les brûler, les jeter dans des piques… mais ce n’est pas fini. Leur âme sort de leur corps, et si tu ne l’absorbes pas, ils reviennent à la vie. Tu dois aspirer leurs esprits avec ta Soul Reaver pour les achever complètement.

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Et ce n’est que le début. Tu gagnes des pouvoirs en battant les anciens lieutenants. Tu débloques la possibilité de marcher sur l’eau, passer à travers certaines portes en mode spectral, grimper sur les murs… C’est du pur Metroidvania. Tu revisites d’anciens lieux avec de nouvelles compétences. Et ça donne une vraie sensation de progression.

Dans Soul Reaver 2, tout est plus fluide. C’est plus beau, la caméra est plus souple, les pouvoirs plus nombreux, et le level design plus clair. Le système de verrouillage des ennemis est mieux pensé. Et surtout, la Soul Reaver elle-même évolue. Elle prend différentes formes, s’imprègne d’éléments. C’est moins un outil, plus une extension de toi-même.

Verdict final : pour qui est ce retour des morts ?

Legacy of Kain : Soul Reaver 1 & 2 Remastered, c’est un remaster à l’ancienne. Il respecte son matériau de base. Il ne trahit rien. Il n’édulcore rien. C’est une porte d’entrée vers une époque où les jeux étaient mystérieux, exigeants, et imparfaits. Mais profonds.

Ce n’est pas pour tout le monde. Un joueur moderne habitué aux open worlds assistés risque de décrocher. Mais si tu es nostalgique, curieux, ou simplement en manque d’univers dark fantasy cohérent et intelligent, ce jeu est pour toi.

Konohate

Passionné par le Japon et la culture geek depuis le plus jeune âge, je partage mon univers.