La ligne entre l’hommage et le plagiat est parfois incroyablement fine. Light of Motiram en a fait les frais. Ce jeu qui a fait une entrée fracassante et a fait saliver des millions de joueurs s’est pris un stop monumental par l’un des plus grands acteurs du marché. À tel point qu’il est contraint de se réinventer complètement.
Impossible d’être passé à côté de ce nom. À son annonce, ce projet signé par le géant Tencent a mis une claque à tout le monde avec ses graphismes somptueux, son univers en monde ouvert et ses créatures robotiques titanesques. Mais très vite, une impression de déjà-vu s’est installée. Une impression qui s’est transformée en polémique, puis en plainte officielle, forçant le jeu à une retraite stratégique et à une refonte totale.
Alors, où en est Light of Motiram aujourd’hui ? Quelle est sa nouvelle date de sortie ? À quoi ressemblera le jeu final après ce lifting forcé ? Est-ce qu’un jeu qui part avec une telle casserole peut vraiment devenir un hit ? On a mené l’enquête, et on vous dit tout sur ce projet aussi fascinant que chaotique.
La genèse d’un scandale : quand Light of Motiram jouait avec le feu
Pour bien comprendre la situation, il faut revenir au début. Quand Tencent a dévoilé les premières images de Light of Motiram, la réaction a été unanime : « Wow ! ». On découvrait un Action-RPG en monde ouvert sublime, avec une direction artistique à tomber par terre. On y voyait une héroïne charismatique, chassant des créatures mécaniques gigantesques dans des paysages post-apocalyptiques luxuriants. Le rêve, non ?
Oui, mais un rêve qui ressemblait furieusement à un autre. Très vite, la communauté et les journalistes ont commencé à pointer du doigt les similitudes plus que troublantes avec un certain Horizon Zero Dawn, le chef-d’œuvre de Guerrilla Games et l’une des plus grosses licences de Sony PlayStation.
Les comparaisons étaient accablantes :
- L’héroïne : une jeune femme aux cheveux roux, vêtue d’une tenue tribale et maniant un arc high-tech. Ça ne vous rappelle personne ?
- Le bestiaire : des dinosaures et des animaux robotiques, avec des points faibles lumineux à viser. La copie était quasi parfaite.
- Le décor : une nature verdoyante qui a repris ses droits sur les ruines d’une civilisation technologique avancée.
- Le gameplay : l’accent mis sur l’arc, les pièges, l’infiltration dans les hautes herbes et les combats épiques contre des colosses de métal.
Au début, on pouvait croire à un hommage appuyé. Mais la situation a pris une tournure bien plus sérieuse quand Sony a décidé de passer à l’offensive. Estimant que Light of Motiram ne se contentait pas de s’inspirer, mais plagiait ouvertement des éléments clés de sa propriété intellectuelle, le géant japonais a déposé une plainte officielle. Le couperet est tombé : Tencent a été sommé de revoir sa copie de A à Z.
Le grand lifting : la page Steam métamorphosée et les promesses d’un nouveau départ
C’est là que le feuilleton devient vraiment intéressant. Face à la plainte de Sony, Tencent aurait pu annuler le projet. Mais au lieu de ça, ils ont opté pour une stratégie bien plus ambitieuse (et coûteuse) : une refonte totale du jeu. Et la première preuve de ce changement de cap radical, c’est la métamorphose de la page Steam de Light of Motiram.

Du jour au lendemain, les anciennes images et vidéos ont été supprimées. Fini, le sosie d’Aloy et les T-Rex de métal. La page a été purgée, comme pour effacer le souvenir de cette première version controversée. Aujourd’hui, les quelques nouveaux visuels qui commencent à apparaître nous montrent une direction complètement différente. L’esthétique tribale-futuriste a laissé place à quelque chose de nouveau, un mélange qui semble lorgner davantage du côté de la high fantasy, avec des armures plus travaillées, des environnements plus magiques et des créatures dont le design semble désormais unique.
Ce que ce grand ménage nous dit, c’est que le jeu que nous découvrirons en 2027 n’aura probablement plus grand-chose à voir avec les premières images partagées. Tencent a compris le message. Ils ne peuvent pas se contenter de faire un « Horizon-like ». Ils doivent créer leur propre identité.
Ce lifting forcé est un véritable pari : le jeu perdra peut-être ce qui avait attiré l’œil au départ (sa ressemblance avec un hit), mais il pourrait y gagner une âme, une véritable originalité. C’est un mal pour un bien, qui force les développeurs à être plus créatifs. On peut donc s’attendre à une nouvelle direction artistique, un nouveau bestiaire, et peut-être même des ajustements de gameplay pour s’éloigner définitivement du modèle de Guerrilla Games.
La nouvelle date de sortie : rendez-vous fin 2027
Une refonte d’une telle ampleur ne se fait pas en quelques mois. Repenser l’identité visuelle d’un jeu AAA, redessiner des dizaines de créatures, modifier les environnements… C’est un travail colossal qui demande du temps et des ressources considérables.
C’est pourquoi la nouvelle date de sortie affichée sur la page Steam a fait l’effet d’une bombe : Light of Motiram sortira au quatrième trimestre 2027.
Un délai de plusieurs années qui peut sembler énorme, mais qui est en réalité tout à fait logique. Cela prouve que Tencent ne prend pas le problème à la légère et qu’ils sont prêts à investir le temps et l’argent nécessaires pour que Light of Motiram ne soit plus jamais qualifié de « clone ».
C’est un signal fort envoyé à la fois à Sony et aux joueurs : « Nous avons commis une erreur, mais nous allons la corriger et vous proposer un jeu qui se tiendra debout par lui-même ». Cette attente sera longue mais elle est porteuse d’une promesse, celle d’un jeu qui aura eu le temps de mûrir et de trouver sa propre voie.
Tencent face à son destin : l’épreuve de l’originalité
Ce cas d’école est aussi une épreuve du feu pour Tencent. Le géant chinois, connu pour ses investissements massifs dans des studios à succès (Riot Games, Epic Games, etc.), est souvent perçu comme un mastodonte qui suit les tendances plus qu’il ne les crée.
Avec Light of Motiram, ils ont l’occasion de prouver le contraire. Après avoir été pris la main dans le sac à copier l’un des meilleurs élèves de la classe, ils ont maintenant la chance de montrer qu’ils peuvent aussi innover. Le succès ou l’échec de ce jeu redéfini sera un marqueur important pour l’image de Tencent en tant que développeur et éditeur de titres AAA originaux sur la scène mondiale. C’est un test de leur capacité à gérer une crise et à transformer un échec potentiel en une réussite créative.
Alors, on attend ou on oublie ?
Alors, que faut-il penser de Light of Motiram ? Faut-il garder ce jeu sur sa liste de souhaits ou l’oublier après un départ aussi chaotique ?
Mon avis est clair : ce jeu est devenu, paradoxalement, l’un des projets les plus excitants à suivre pour les années à venir. Son histoire est déjà une saga. D’un simple clone un peu trop évident, il est devenu un projet mystérieux, un phénix qui doit renaître de ses cendres. La question n’est plus « est-ce que ce sera aussi bien qu’Horizon ? » mais « que va devenir ce jeu ? ».
Cette refonte forcée est la meilleure chose qui pouvait lui arriver. Elle l’oblige à être créatif, à être unique. On a hâte de voir les premières vraies nouvelles images de ce Light of Motiram 2.0. Le rendez-vous est pris pour fin 2027. D’ici là, on suivra chaque miette d’information avec une attention toute particulière. L’histoire de ce jeu est déjà une leçon : dans le monde ultra-compétitif du jeu vidéo, s’inspirer est une chose, mais trouver sa propre lumière en est une autre.