C’est l’un des isekai les plus « travailleurs » de ces dernières années. Oubliez les héros qui reçoivent des pouvoirs divins sans lever le petit doigt ou qui se réveillent avec un harem instantané. Ici, on parle de sueur, de courbatures, et d’une boisson violette au goût absolument infect qui hante encore nos cauchemars. The Great Cleric (ou Seija Musou) a su séduire une fanbase fidèle grâce à son approche terre-à-terre de la fantaisie : celle d’un salaryman qui applique sa rigueur professionnelle à sa survie dans un autre monde.
La première saison nous a laissés au seuil d’une nouvelle aventure majeure pour Luciel, notre soigneur masochiste préféré. Il quittait sa zone de confort pour plonger dans le nid de vipères qu’est la Capitale Sainte. Depuis, les fans scrutent l’horizon et espérent voir la suite de son ascension bureaucratique et physique.
Alors, Luciel va-t-il revenir pour boire encore plus d’Object X ? Le studio a-t-il prévu de nous montrer la suite de sa lutte contre la corruption (et les morts-vivants) ? On a sorti nos dossiers, analysé les rapports de guilde et vérifié les stocks de potions pour vous livrer le dossier le plus complet sur l’avenir de cet anime.
Pas d’annonce officielle : le silence radio de la Guilde pour une saison 2
Commençons par la nouvelle qui risque de vous faire l’effet d’une séance d’entraînement avec Brod : aucune saison 2 de The Great Cleric n’a été officiellement annoncée.
Le dernier épisode de la saison 1 a été diffusé en septembre 2023. Depuis, c’est le calme plat. Les studios Yokohama Animation Laboratory et Cloud Hearts, qui ont co-produit la série, n’ont pas communiqué sur une suite. Pas de teaser, pas de visuel clé, pas même une petite annonce dans un coin d’un magazine de prépublication.
Pour vos recherches personnelles, ce n’est pas forcément évident de connaître les multiples identités de cette œuvre car elle voyage beaucoup. En Occident, on le connaît sous le nom The Great Cleric. Au Japon, c’est Seija Musou (qui pourrait se traduire par « Le Saint Inégalé »). Mais le titre complet à rallonge, typique des light novels, est Seija Musou: Salaryman, Isekai de Ikinokoru Tame ni Ayumu Michi (Le Saint Inégalé : La voie qu’un salaryman a choisie pour survivre dans un autre monde). C’est long, mais ça résume parfaitement le concept !
Ce silence de deux ans est-il inquiétant ? Oui et non. Pour un isekai « moyen » (en termes de budget et de hype), il n’est pas rare d’attendre plusieurs années avant qu’une suite ne soit validée, souvent pour relancer les ventes du manga ou du light novel à un moment clé. Mais ne nous voilons pas la face : l’absence de nouvelles rapides n’est jamais le signe d’un succès explosif immédiat.
Pourquoi l’espoir est permis pour une saison 2 de The Great Cleric
Même si le silence pèse, tout n’est pas perdu pour Luciel. En analysant froidement la situation, plusieurs facteurs pourraient jouer en faveur d’un retour de notre guérisseur zombie.
Une montagne de contenu à adapter
C’est l’argument le plus fort. L’anime est adapté d’un Light Novel écrit par Broccoli Lion (oui, c’est son nom de plume) et illustré par Sime. La série de romans est colossale et terminée ou très avancée selon les éditions. La saison 1, avec ses 12 épisodes, n’a couvert que les deux premiers volumes du Light Novel (et une partie du tome 3).
Or, l’histoire compte plus de 10 volumes. Il reste donc une quantité astronomique d’aventures à raconter : l’arrivée à la Cité Sainte, les intrigues politiques au sein de l’Église, les guerres contre les démons, et l’évolution de Luciel en tant que figure majeure de ce monde. Le matériel est là, prêt à l’emploi. De plus, l’adaptation manga dessinée par Hiiro Akikaze (publiée en France chez Meian) continue son bonhomme de chemin et se vend correctement, ce qui maintient la licence en vie dans l’esprit des fans.
Une fin de saison qui appelle une suite
La fin de la saison 1 n’était pas une conclusion, mais un commencement. Luciel quitte la ville de Meratoni, fait ses adieux à ses mentors et amis, et part pour le Grand Sanctuaire. C’est littéralement le début de l’arc narratif le plus important de l’œuvre.
Arrêter l’anime ici, c’est comme arrêter Harry Potter juste avant qu’il n’arrive à Poudlard. Narrativement, cela laisserait un goût d’inachevé terrible. Les producteurs savent que l’histoire prend une toute autre ampleur (plus politique, plus sombre) par la suite, et cela pourrait les motiver à adapter cet arc crucial.
Le facteur « niche confortable »
The Great Cleric n’a pas l’animation de Demon Slayer ni la hype de Solo Leveling. Cependant, il appartient à une catégorie d’animes très appréciée : l’isekai « slice of life » de progression. Les gens aiment voir Luciel s’entraîner, souffrir, boire son jus infâme et monter ses niveaux petit à petit. C’est satisfaisant, c’est reposant.
Ce genre de série a souvent une « longue traîne » sur les plateformes de streaming comme Crunchyroll, générant des vues constantes sur la durée plutôt qu’un pic énorme au lancement. Si les chiffres de streaming sont stables, une saison 2 à budget maîtrisé reste une option viable pour remplir les grilles de programmes.
Résumé de la saison 1 : la naissance du « Zombie Healer »
Pour comprendre pourquoi on s’est attaché à ce bureaucrate de la magie, il faut revenir sur ce qui a fait le sel de la première saison.
L’histoire commence de manière classique : un salaryman japonais est tué par balle (pas de camion-kun cette fois !) et se réincarne dans le monde de Galdardia. Il devient Luciel, un jeune homme de 15 ans avec une affinité pour la magie de soin. Mais Luciel a gardé son esprit de salarié prudent et pragmatique. Il sait que les soigneurs meurent vite s’ils ne savent pas se défendre.

Il prend alors une décision radicale : il ne sera pas le soigneur fragile à l’arrière. Il va devenir un tank. Il s’inscrit à la Guilde des Aventuriers et demande à être entraîné par Brod, l’instructeur le plus sadique de la région.
La saison 1 est rythmée par cet entraînement infernal. Luciel passe ses journées à se faire tabasser, à se soigner lui-même, et à recommencer, gagnant le surnom de « Guérisseur Zombie ». Mais l’élément le plus marquant, c’est l’Object X. Cette substance mystérieuse, un liquide violet puant qui traîne dans les coffres de la guilde, est en réalité une potion de boost d’expérience ultra-puissante… mais au goût si horrible que personne ne peut la boire. Personne, sauf Luciel, qui s’inflige ce supplice quotidiennement au nom de la productivité.
On y découvre une galerie de personnages attachants :
- Brod : le mentor bourru qui cache un cœur d’or (et un passé de légende).
- Gulgar : le chef de la guilde des aventuriers, frère de Brod, toujours prêt à soutenir Luciel (et à rire de ses malheurs).
- Nanaella et Monika : les réceptionnistes de la guilde, qui apportent une touche de douceur (et un début de romance très léger) dans la vie brutale de Luciel.
L’anime a aussi posé les bases d’un conflit plus large : la corruption au sein de la Guilde des Soigneurs. Luciel, avec son éthique de travail irréprochable et sa volonté de soigner tout le monde (même les pauvres) pour un prix juste (ou gratuit), devient une anomalie qui dérange les puissants. La saison se termine sur son départ pour le siège de l’Église, où il compte bien faire le ménage… ou mourir en essayant.
Date de sortie potentielle : il va falloir être patient (très patient)
Passons maintenant à la partie spéculative. Si l’on prend en compte tous les éléments (absence d’annonce, calendrier des studios, matériel disponible), à quoi peut-on s’attendre ?
Soyons réalistes : si une production était lancée aujourd’hui, il faudrait compter au minimum 18 mois avant une diffusion. Le studio Yokohama Animation Laboratory a d’autres projets en cours (comme The Kingdoms of Ruin ou d’autres suites).
Si une annonce surprise tombait début 2026, on pourrait espérer une sortie pour la mi-2027, voire la fin 2027.
Cependant, je vais être honnête avec vous sur le pourcentage de chance. Je l’estime à environ 40%. Pourquoi si bas ? Parce que techniquement, l’anime n’a pas brillé. L’animation était souvent statique, le rythme parfois lent. Les ventes de Blu-ray au Japon n’ont pas été exceptionnelles. Souvent, ce type d’anime sert uniquement de « publicité de luxe » pour le Light Novel. Une fois que le boost des ventes est passé, les producteurs passent à l’isekai suivant.
The Great Cleric risque donc de rejoindre le club des « Animes à saison unique qui servent de tremplin vers le manga ».
Alors, que faire ? Si vous voulez absolument savoir ce qui arrive à Luciel à la Capitale Sainte, si vous voulez le voir affronter des dragons et déjouer des complots ecclésiastiques, n’attendez pas. Foncez sur le manga publié chez Meian ou sur les Light Novels si vous lisez l’anglais.
C’est le moyen le plus sûr de continuer à suivre la voie du salaryman survivant. L’anime a été une introduction sympathique, mais la véritable légende de Luciel s’écrit sur papier. Restez à l’affût, on ne sait jamais, un miracle de résurrection est toujours possible avec un bon soigneur !
